- Le Tribunal Administratif de Châlons en Champagne vient de désigner un nouveau collège de médecins, le troisième, pour l’expertise de Vincent Lambert. Ce patient de 42 ans est hospitalisé en au CHU de Reims en raison de son état neurovégétatif. La suite d’un accident de la route qui remonte à 10 ans, alors que sa fille n’allait pas tarder à naitre. Comme les deux praticiens qui l’ont précédé à la tête du service rémois des cérébrolésés, le Docteur Sanchez a décidé, le 4 Avril dernier, d’interrompre son traitement pour mettre fin à un « acharnement thérapeutique déraisonnable », en se conformant en tous points aux exigences de la loi Claeys-Leonetti relative à la fin de vie. Mais alors qu’on pensait que tout avait déjà été jugé, jusqu’au Conseil d’Etat, et expertisé, par les plus éminents spécialistes actuels de la neurologie, les parents et deux de leurs enfants ont saisi la justice cette fois encore pour s’opposer à cette décision. Ils estiment que Vincent Lambert a progressé depuis la précédente expertise de 2014, qu’il est capable de réagir à son entourage et qu’il pourrait s’alimenter naturellement pour peu qu’on le rééduque. Le second collège d’experts désignés en Mai par le Tribunal Administratif de Châlons-en-Champagne a préféré jeter l’éponge, indiquant dans un courrier adressé Président du TA, qu’il lui était impossible de travailler sereinement face à « l’opprobre, aux fausses vérités et au dénigrement maniés par le conseil des parents », maître Jean Paillot. L’avocat estime en effet que des neurologues n’ont pas la compétence requise pour juger de l’état de conscience de Vincent Lambert, et il l’a fait savoir. Pour Jean Paillot, les neurologues n’ont plus rien à faire dans ce dossier puisque tout a été dit sur l’état neurologique de Vincent Lambert. Seuls des médecins spécialisés dans l’approche des malades en état neurovégétatif chronique (EVC) ou pauci relationnel (EPC) seraient capables,selon lui, d’évaluer le niveau de conscience de Vincent qui ne saurait s’apprécier à la lecture d’un scanner. Le problème c’est qu’il n’existe pas de spécialité EPR ou EVC et que dans ces conditions, les trois nouveaux experts qui viennent d’être désignés (deux neurologues-neurochirurgiens et une ORL spécialiste de la déglutition) pourraient ne pas correspondre aux attentes de l’avocat. Jean Paillot demande par ailleurs que les tests soient effectués sur Vincent Lambert en présence de ceux qui sont persuadés de son état de conscience, parce qu’ils s’estiment capables de le faire réagir….parfois. Ils s’opposent à son épouse Rachel et au reste de la famille qui constate que l’état clinique de Vincent Lambert n’a pas progressé. Tous souhaitent qu’on accède à sa volonté, exprimée quand il était valide, de ne pas le maintenir en vie dans ces conditions.