Les parents de Vincent Lambert, et deux de leurs enfants, avaient saisi la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour qu’elle demande à l’état français de suspendre la décision d’arrêter les soins de leur fils. La CEDH vient de les débouter, comme le Conseil d’état l’avait fait huit jours plus tôt.
Ce nouveau revers sonnera peut-être le glas des interminables joutes judiciaires qui les opposent depuis 5 ans aux médecins du CHU de Reims comme à l’épouse de Vincent Lambert et au reste de sa famille. Vincent Lambert a 42 ans. Un accident de la route l’a plongé dans un état neurovégétatif il y a plus de 10 ans. Quatre collèges d’experts ont conclu à l’irréversibilité de son état. Conformément à la loi Leonetti Claeys contre l’acharnement thérapeutique, le Docteur Sanchez, qui suit Vincent Lambert au CHU de Reims, a engagé une procédure collégiale et réglementaire en Janvier 2018. Deux autres médecins hospitaliers l’ont vainement tenté avant lui. La démarche du praticien rémois est maintenant validée par toutes les instances judiciaires. Les parents de Vincent Lambert promettent d’autres actions en justice mais elles ont peu de chance d’aboutir, et surtout, elles ne sont pas suspensives. Ainsi l’a rappellé la ministre de la santé sur BFM TV aprés la récente demande du comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU de surseoir à l’arrêt des soins de Vincent Lambert pendant l’instruction du dossier. Le gouvernement français répondra à la demande du comité mais « la France, a dit Agnès Buzyn, n’est pas tenue légalement de la respecter. Les parents de Vincent Lambert se sont retrounés vers ce comité qui s’occupe des personnes handicapées et non des personnes en état neurovégétatif comme Vincent Lambert. Aujourd’hui, juridiquement parlant, tous les recours sont arrivés au bout, et toutes les instances juridictionnelles, qu’elle soient françaises ou européennes confirment le fait que l’équipe médicale est en droit d’arrêter les soins de Vincent Lambert ». Le CHU de Reims aurait donc toute latitude pour engager, comme il le souhaite, le processus de fin de vie de son patient sous la forme d’une sédation lente. Difficile d’imaginer pour autant qu’il agisse dans la précipitation. Car outre le respect de l’éthique et du droit, la patience et l’écoute ont prévalu tout au long de ces 5 années de procédure. La pression difficilement supportable des parents et des catholiques intégristes de la fraternité Saint Pie X dont ils sont proches, a conduit les deux médecins qui ont précédé le Docteur Sanchez au chevet de Vincent Lambert à jeter l’éponge. Il lui faudra beaucoup de courage et de détermination pour aller au bout de sa conviction de médecin.