Au-delà de la protection des femmes contre les violences, la future Maison Départementale des Droits des Femmes et de l’Egalité revendique la mise en œuvre d’une véritable égalité entre les hommes et les femmes. Le projet est né à Châlons-en-Champagne de la volonté de trois femmes qui ont mis le droit au cœur de leur vies.
Ombeline Mahuzier est Procureure de la République, Jennifer Picoury est Présidente du Tribunal Judiciaire. Elles sont aussi respectivement présidente et vice présidente du Centre Départemental de l’Accès au Droit, le CDAD de la Marne. Frédérique Schultess est quant à elle la Présidente du CIDFF de la Marne, le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (de droite à gauche sur l’image).
UNE CULTURE DE L’ÉGALITÉ
Ce 8 Mars 2021 leur a donné l’occasion d’officialiser une démarche qui s’est imposée à elles comme une évidence. Et avec plus de force encore, comme le rappelle Ombeline Mahuzier, au moment où l’avocate Gisèle Halimi, une des plus grandes figure féministe de notre temps, s’est éteinte. “La justice et le droit sont le moyen de faire évoluer les mentalités. L’égalité des hommes et des femmes est inscrite dans notre constitution, mais l’exercice et la connaissance des droits sont le fondement de la démocratie.” La maison dont il est question ici n’a pas de précédent en France . Elle veut être un lieu de rencontre où les femmes pourront connaître et exercer leurs droits. C’est une approche inédite de l’émancipation des femmes.
TOUCHER UN PUBLIC QUI N’OSE PAS
Mais les fondements de cette démarche sont solides parce qu’ils s’appuient sur ce qui existe : le droit intangible. Les collectivités et tous les intervenants habituels sont évidemment sollicités pour cette co construction. Sa localisation est annoncée à Châlons-en-Champagne, sans autre précision pour le moment. Les discussions ne font que commencer. Le CIDFF est un peu à l’étroit aujourd’hui. Il devrait y trouver sa place. “Nous nous adapterons aux demandes et aux besoins des femmes” dit Frédérique Schultes. Il s’agit en fait d’inventer un lieu ouvert et vivant où elles trouveront la réponse à toutes les questions de leur vie quotidienne et professionnelle (insertion, formation, démarches administratives).
DES MOYENS NOUVEAUX
Le nom de ce lieu de rencontre et d’information reste à trouver. Il vivra des forums, des ateliers et des consultations d’experts qui y seront proposés. Il veut dépasser la lutte, primordiale, contre les violences faites aux femmes pour promouvoir leurs droits dans une véritable égalité. Lire par ailleurs : Chronique de la violence ordinaire contre les femmes . Ce dispositif suppose un personnel important d’autant que des antennes sont prévues dans les autres villes du département. Elles se complèteraient d’un véhicule social qui irait à la à la rencontre des femmes souvent trés isolées en milieu rural. “C’est un projet ambitieux qui n’a pas de précédent en France commente Jennifer Picoury, mais les femmes le valent bien.”
