Alors que le marché de Noêl s’ouvrait à Reims, la mort d’un enfant de 3 ans sous les coups du compagnon de sa mère a glacé le premier dimanche de l’avent. Deux jours plus tard, les précisions Procureur de la République confirment l’insoutenable. Le calvaire de Tony a duré plus d’un mois, la mère a laissé faire, les voisins n’ont pas réagi.
L’autopsie pratiquée dès dimanche révèle que le petit garçon a été frappé régulièrement pendant quatre à six semaines sur tout le corps, absolument sur tout le corps, même s’il n’y a pas eu d’agression sexuelle. Son crâne a été fracturé, mais c’est l’éclatement de la rate et du pancréas qui a provoqué sa mort. Tony était devenu le souffre douleur de l’homme qui vivait avec sa mère depuis 3 mois. Effondrée, elle a raconté pendant sa garde à vue qu’il le frappait sous n’importe quel prétexte, parce qu’il n’obéissait pas ou parce qu’il n’avait pas fait son lit. Cet homme de 24 ans a été condamné à plusieurs reprises pour des faits de violences. Il bénéficiait d’un régime de semi liberté.
UN HUIS CLOS FATAL
La mère de Tony avait 16 ans quand il est né. Son père avait cessé de venir le voir dans l’appartement du quartier des Châtillons. Il s’était affronté au nouveau compagnon de la jeune femme jusqu’à le menacer de mort. Le couple qui ne travaillait pas passait ses journée devant la télévision, sans sortir. Tony n’allait pas à l’école parce qu’il fallait cacher ses hématomes et sa mère n’a pas su mettre fin a son calvaire : elle craignait qu’on lui enlève son enfant. Les voisins entendaient les cris et les bruits sourds, mais ils n’ont pas bougé. S’ils avaient alerté la police, a commenté le Procureur d’une voix sourde, l’enfant aurait vécu le prochain Noël.
Une marche blanche est organisée ce mercredi à la mémoire de Tony.
Le procès du compagnon de la mère de Tony, prévu le 11 Février 2020 aux Assises de la Marne, a été reporté en 2021 en raison de la grève des avocats.