La rencontre Reims Bastia du 13 Fevrier 2016 a été suivie d’échauffourées dans le centre ville. Le supporter corse Maxime Beux, un étudiant alors âgé de 22 ans, y a perdu un œil. Aujourd’hui, un policier est renvoyé devant les Assises pour des violences volontaires ayant entraîné cette incapacité permanente.
Avant, pendant et après le match du 13 Février 2016, le comportement des supporters bastiais n’avait certe pas été exemplaire. Cinq d’entre eux ont été condamnés à des amendes, pour outrages et/ou rébellion, qui n’ont pas dépassé 1000 euros.
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Les faits dramatiques qui restent à juger se sont produits plus tard dans la soirée. Maxime Beux, repéré comme un meneur par les forces de l’ordre, a été blessé dans ces affrontements au point de perdre son oeil gauche dans les heures qui ont suivi. Il se disait victime d’un tir de flash ball. Les policiers affirmaient qu’il s’était blessé en tombant sur un poteaux du Cours Langlet.
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Le Procureur de la République Fabrice Belargent, le Préfet et le Ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ont à l’époque fermement soutenu la police. Tandis que Maitre Dupont Moretti, qui n’était pas encore Garde des Sceaux, prenait alors fait et cause pour Maxime Beux, victime selon lui d’une “affaire criminelle”.
UNE MATRAQUE TÉLESCOPIQUE
L’enquête de l’IGPN – Inspection Générales de la Police Nationale -a été particulièrement longue. Les deux parties s’accordent aujourd’hui sur le fait que c’est une matraque téléscopique qui a blessé Maxime Beux. L’instruction s’est finalement conclue, après 4 années, sur le renvoi d’un policier de la BAC (Brigade Anti Criminalité) de Reims devant les Assises. Il est mis en examen pour des violences volontaires avec arme par une personne dépositaire de l’autorité publique, ayant entraîné une mutilation permanente.
La reconstitution et les image vidéo ont établi que Maxime Beux a été atteint au visage par un coup de matraque télescopique. «Une arme de défense, dit l’avocat du policier, dont il avait le droit d’user. »
VIOLENCES VOLONTAIRES ?
Le coup devait atteindre Maxime Beux dans le dos pour l’empêcher de fuir dit encore Maitre Nicolas Brazy (Photo ci-dessus). Et c’est parce qu’il se serait retourné dans sa fuite que le supporter a été atteint au visage. Mais pour l’avocat de la victime, Maître Benjamin Genuini, (photo ci- dessous) le coup n’était ni proportionné, ni adapté à la situation.
La question est de savoir si le policier a voulu volontairement blesser Maxime Beux. Ou s’il était dans le contexte de cette fameuse violence physique légitime dont la police est une des rares dépositaires. Les magistrats de la chambre de l’instruction de la Cour d’Appel de Reims ont tranché : Le renvoi de Christophe Mercier devant les Assises de la Marne a été confirmé le 8 Juillet 2021. Et le pourvoi en cassation du policier a été rejetté.
Le procès se tiendra devant les Assises de la Marne du 4 au 7 Octobre 2022