DEUX SUICIDES EN QUINZE JOURS
Deux infirmières du SMIRR, le Service Médical Interprofessionnel de la Région de Reims, viennent de se suicider à 15 jours d’intervalle.
La plus jeune d’entre était âgée de 46 ans, elle avait 2 enfants.
En Avril dernier elle avait dénoncé son superieur hiérarchique, un médecin du SMIRR, pour harcèlement moral et sexuel.
Il avait été mis en arrêt de travail avant d’être déclaré inapte ce qui lui a valu de quitter son poste sans être inquiété.
MAL ÊTRE
L’infirmière a repris le travail dans le même service, à l’annexe du SMIRR de Tinqueux, dans une ambiance difficile pour elle, après cette dénonciation. Son malaise ne s’est pas dissipé et personne ne l’ignorait dans l’entreprise.
Elle a mis fin à ses jours pendant le Week End de l’Ascension.
Deux semaines plus tôt une de ses collègues, de 5 ans son aînée, avait choisi de mourir elle aussi.
Son mal être, là encore, n’était pas un secret.
Cette infirmière avait du s’arrêter de travailler à plusieurs reprises.
Selon les 3 personnes qui ont accepté de s’exprimer, l’ambiance au travail très pesante pour tous les salariés du SMIRR, ne lui permettait pas de surmonter ses problemes familiaux.
UNE SOUFFRANCE NÉGLIGÉE
C’est ce que dénoncent aujourd’hui ces 3 témoins, dont un medecin du site de Reims. « Notre mission c’est de déceler les risques psychosociaux dans les entreprises, mais on ne le fait pas en interne. »
« Nous avons choisi de parler, dit encore une collègue, parce que nous n’avons pas su empêcher ces passages à l’acte. Le problème n’a pas été pris en compte par la hiérarchie alors que notre mission c’est justement d’agir et d’assister les personnes dans de telles situation. »
Le président du SMIRR, André Deslyper, se dit extrêmement affecté par ces deux suicides d’autant que tout avait été mis en oeuvre par la direction pour accompagner et soutenir l’infirmière qui a choisi de mourir il y a 10 jours.
Une cellule psychologique est en place pour accompagner les salariés qui sont sous le choc.