Avant même d’entrer dans les oeuvres de Speedy Graphito, on est saisi par sa magnifique appropriation de ce haut lieu de l’histoire. Les toiles sont là , dans les immenses salles du Palais du Tau de Reims, comme une évidence. Peut être parce qu’elles racontent le monde qui nous entoure, notre histoire, et une histoire de l’art en évolution permanente. « Quand j’étais jeune, je voulais être illustrateur du dictionnaire, je voulais représenter le monde. Aujourd’hui je peins sans cesse pour évoluer vers une toile ultime où tout serait dedans. Je ne pourrai plus aller plus loin. » Speedy Graphito, pseudonyme d’Olivier Rizzo, est un des artistes majeurs de sa génération. Il se raconte timidement devant une de ses toiles, monumentale. Une histoire de l’art presque à l’étroit dans la Salle Basse du Palais du Tau. « C’est ma dernière toile, dit il, mais ne n’est pas ma toile ultime. » On s’en doutait.
Speedy Graphito peint son environnement et le notre. « Si je suis heureux, ça se voit, si j’ai un enfant malade, ça se voit. » Il vit par la peinture. Artiste coté, il se refuse à exécuter des oeuvres de commande. « Je ne peins pas pour répondre aux envies, je vends mes oeuvres et cet argent me donne du temps pour avancer dans ma création. » On le présente immuablement comme un pionnier du « Street Art ». A 56 ans, il aimerait se dégager de cette étiquette, mais rien ne l’agace. « Street artist, pop artist, je suis tout en fait. A 14 ans je faisais des décors de théâtre. J’ai appris à peindre avec mon corps entier. » Speedy Graphito est surtout un artiste perpétuel
Speedy Graphito expose au Palais du Tau de Reims jusqu’au 8 Avril. Atelier enfant le 27 Fevrier.