Ce devait être le devoir de fin d’étude de Pauline Amelin, mais tout s’est enchainé….comme dans un film. La réalisatrice rémoise a trouvé son producteur, la société ORFEU, à la faveur d’un déplacement au Festival du Court Métrage de Clermont Ferrand, organisé pour les jeunes créateurs du Grand Est par le Bureau d’Accueil des Tournages de la Région. Résultat : la chaîne Arte a pré acheté son projet par ailleurs financé par le Département et la Région. Pauline Amelin commence à tourner dans quelques heures.
On pourrait croire, à l’entendre, qu’elle a eu beaucoup de chance. En réalité le hasard n’a que très peu de place dans cette belle histoire. Après des études de lettres modernes la jeune femme a passé trois ans à l’Institut des Arts de Diffusion a Bruxelles avant poursuivre sur un master de Réalisation à Paris VIII. A quoi s’ajoutent ses expériences de comédienne et de script qui lui permettent d’aborder son premier tournage entoute la sérénité. Elle est prête parce qu’elle mûrit son projet depuis trois ans jusque dans les moindres détails. Les toilettes qu’elle cherchait (carrelage blanc souligné de noir) pour une des scènes capitale de son scénario, elle les a trouvées à la salle des fêtes de Champigny. Mais l’essentiel du court-métrage de 20 minutes sera tourné devant et à l’intérieur de la salle des fêtes de Taissy. C’est que l’histoire douce-amère imaginée par Pauline Amelin s’achève sur une comédie musicale de drag queens. Parce que c’est un univers qui l’a toujours fascinée, et parce qu’il a surpris et séduit sa propre grand mère à l’occasion d’un des spectacles qu’elle a découvert, comme chaque année , avec ses anciennes collègues. Voilà donc le parcours, inventé celui là, d’une retraitée de 70 ans pas très épanouie, ni dans sa vie ni dans son corps, engoncée dans son carcan, bousculée par un drag queen quadra, trés à l’aise sur ses talons aiguilles. Il lui fait découvrir une liberté qu’elle ne soupçonnait pas. Pour raconter cette révélation il faut cinq comédiens dont trois seconds rôles et une cinquantaine de figurants. Les costumes sont confiés à la styliste rémoise, Joséfa Prada, la musique originale du film est écrite par un artiste belge. Mais les deux créateurs travaillent sur les prescriptions de Pauline Amelin qui, l’air de rien, a l’œil sur tout. Son omniprésence fait la patte de ce projet ambitieux, mais légitime. Au petit matin, quand le film s’achève, le spectateur comprendra que la vie de la retraitée ne sera plus tout à fait la même, tout comme la carriere de la jeune réalisatrice à la sortie de « Show« . C’est le nom de son premier film