SADO MASOCHISME ET PROXENETISME EN COL BLANC

Ce sont des hommes murs, entre 46 et 50 ans. L’un d’entre eux est photographe, l’autre est à la tête d’une entreprise spécialisée dans la garde à domicile de jeunes enfants, le troisième fait dans la vente immobilière. Ils ont en commun un goût prononcé pour des rapports sexuels un peu particulier de type BDSM, comme “bondage, domination, soumission et sadomasochisme”. Au point d’avoir organisé des centaines de soirées pour de multiples clients auxquelles étaient offertes des femmes dites “soumises” conformément à la dialectique BDSM.

Matthieu Bourrette, Procureur de la République à Reims, annonce que les trois hommes*, trois Rémois, viennent d’être mis en examen à la suite d’une enquête préliminaire de la Direction Départementale de la Sécurité Publique. Les investigations ont été lancées il y a 6 mois à la suite d’un renseignement anonyme. Elles viennent de connaître un temps fort avec l’arrestation des trois mis en examen, au domicile de l’un d’entre eux alors que certaines de ces folles réjouissances étaient prévues au moment même de leur interpellation dans un quartier paisible de Reims.

DU SEXE VIOLENT ET SANS AUCUN TABOU

L’enquête a établi jusqu’ici que chaque “soumise”, on en a identifié sept, étaient offertes à plusieurs dizaines d’hommes pour des rapports sexuels brutaux, humiliants, sans tabou ni limite. Les clients appartiennent à des catégories sociales plutôt favorisées. Ils pouvaient payer jusqu’à 800 euros pour une soirée, faire des centaines de km pour y participer, le plus souvent à Reims mais parfois en région parisienne. Les femmes toutes majeures ignoraient, à l’exception d’une d’entre elle, que ces rencontres étaient tarifées. Certaines disent avoir consenti à ces jeux sexuels très particuliers parce qu’ils correspondaient à leurs attentes. Une d’entre elle a néanmoins déposé plainte, elle pourrait être suivie par deux autres “soumises”.

L’AMPLEUR DES FAITS RESTE À ÉVALUER

L’information judiciaire désormais ouverte permettra, précise Matthieu Bourrette, d’évaluer l’ampleur des gains, le nombre exactes de “soumises” et des clients impliqués, ainsi que le nombre exact de rencontres estimées à 150 ou 200 pour l’instant entre 2014 et 2020. Il s’agira d’apprécier l’ascendant et l’emprise quI ont pu s’exercer sur les victimes de ce proxénétisme. Un des trois mis en examen, rabatteur et organisateur, a été placé en détention provisoire. Le second, considéré lui aussi comme une des têtes de réseau de cette organisation, est incarcéré mais son placement en détention provisoire sera débattu dans les jours qui viennent. Le troisième est placé sous contrôle judiciaire. Ils risquent 10 ans d’emprisonnement.

*Deux  de ces hommes ont été relaxé. Dimitri Bois sera jugé pour proxénétisme et condamné à 18 mois de prison dont 4 fermes le 17 Septembre 2024

 

 

 

 

 

Monique Derrien

Reporter puis grand reporter à Radio France de 1987 à 2016. Prix du Grand Reportage de Radio France. Chronique judiciaire régulière et assidue des petits et grands procés : Chanal, Heaulme, Fourniret. Attention soutenue sur les audiences et faits de société et sur la politique, un peu. Parce qu'ils disent presque tout du monde qui nous entoure. Intérêt marqué pour la culture, la gastronomie et le champagne. Celui qui se boit et celui qui a su si bien se vendre jusqu'ici.

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