La dernière pièce du vitrail de l’Eglise Saint Maurice vient d’être posée sous les applaudissements des mécènes : 12 entreprises et 88 donateurs particuliers portés par la foi pour certains, et plus souvent par l’amour de leur patrimoine. Ils ont ainsi soutenu la rénovation de la plus ancienne église de Reims, à hauteur de 73 000 Euros. C’est presque le quart du montant d’une première tranche de travaux lancée par la Ville en 2017 sur la façade du monument de la place Museux. Aprés la Fontaine Subé ou la Porte Mars, les habitants de Reims réécrivent ainsi l’histoire de leur patrimoine. Celle des vitraux de Saint Maurice aurait été différente sans la curiosité d’un élève de Sciences Po. Cyrille Amand faisait en effet partie du premier groupe d’étudiants engagé dans le projet du « Plus Grand Musée de France ». Comme l’a rappelé Tillman Turpin, le directeur du campus rémois, à la faveur de cette inauguration, Sciences Po incite ses élèves à s’engager dans des projets civiques qui dépassent leurs intérêts personnels. S’agissant du Plus Grand Musée de France, les étudiants ont pour mission de repérer des oeuvres d’art oubliées, de monter le projet de financement de leur réhabilitation sous le contrôle de la Fondation de la Sauvegarde du Patrimoine Français.
Le campus Sciences Po de Reims est installé depuis 2010 dans l’ancien Collège des Jésuites magnifiquement restauré, jouxtant ainsi l’Eglise Saint Maurice. Cyrille Amand en était un des paroissiens et il s’est tout naturellement impliqué, avec ses camarades, dans le projet de restauration du « Christ dans la tourmente ». Ce tableau de Jean Enders, qui été peint après l’incendie de la cathédrale de Reims est un des joyaux de l’église. Il est aujourd’hui sauvé. Et c’est un peu grâce à lui que Cyrille Amand s’est intéressé dans la foulée à la restauration du vitrail de la façade. Il avait été abîmé par la seconde guerre, au point qu’on en avait perdu la représentation d’origine. Les premières recherches de l’étudiant à la Bibliothèque Carnegie l’ont conduit sur le site de la BNF où, par bonheur, le dessin du vitrail avait été numérisé. Il représente Saint Maurice et ses compagnons de la légion thébaine revenant du champ de bataille. Voilà comment l’engagement d’un jeune homme de 20 ans a permis de reconstituer la scène originelle du vitrail de la façade.