Dans les larmes et les étreintes, la nombreuse famille d’Anaïs a exprimé son profond soulagement. Le verdict a fait passer la condamnation de l’assassin de leur fille de 22 à 30 années de réclusion criminelle. Le soulagement est immense aussi pour Irina Gillet. La lycéenne de 17 ans veut croire que son père n’a pas tué sa mère. La justice vient lui donner raison.
“S’il existe un doute raisonnable que les choses se soient passées autrement vous ne pourrez pas condamner Philippe Gillet.” Les jurés ont donc suivi Maitre Ghislain Fay (photo) sur la mort de Céline Gillet. Elle a été emportée à 33 ans après qu’une vache l’ait écrasée de tout son poids au moment de la traite. C’est ce qu’a expliqué son mari.
LE BÉNÉFICE DU DOUTE
Pour l’expert légiste le récit de l’accusé ne colle pas avec la nature des blessures de son épouse. Mais son expertise a posteriori, reposait sur les seuls rapports des médecins qui ont pris Céline en charge le jour de l’accident. Sans examen du corps puisqu’il avait été incinéré. “On ne sait pas dire de quoi elle est morte” a rappellé Richard Delgenes , l’avocat d’Irina. L’avocat général Jacques Louvier (photo), a quant à lui insisté sur les blessures de Céline. Pour lui comme, pour le légiste, elles évoquent un coup de poing reçu en pleine figure. Un coup violent, comme celui que Philippe Gillet a été capable de porter à un codétenu. Ce qui lui a d’ailleurs valu une condamnation à 6 mois de prison fermes. Mais cette agression avérée ne suffisait pas à prouver que son épouse en a subi autant le jour de sa mort. Ce que les jurés ont pris en compte.
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DES MANIPULATIONS GROSSIÈRES
La défense a aussi tenté de les convaincre que Philippe Gillet n’avait rien à voir dans cette incroyable manipulation de 3 téléphones portables : le sien, ceux de sa maîtresse et de Céline. Il s’agissait cette nuit là de faire croire qu’Anaïs était encore en vie après disparition. Mais l’analyste criminel, « l’anacrim » expert en téléphonie de la Section de Recherche de Reims avait de quoi confondre l’accusé. Bien plus que les expertises du légiste ou du vétérinaire qui doutaient de la version de l’accusé sur les circonstances de la mort Céline. La lettre anonyme enfin, qui devait innocenter Philippe Gillet de la mort d’Anaïs n’a fait que l’enfoncer. D’autant plus qu’il n’a pas hésité à compromettre sa fille Victoria, tout juste sortie de l’adolescence, dans cette désastreuse entreprise. L’achat anticipé de 2 sacs de chaux, destinés à faire disparaître le corps d’Anais, a par ailleurs scellé un verdict alourdi en raison de cette préméditation : 30 ans de réclusion, (quand le Minisitère Public réclamait la perpétuité) assortie d’une période de sûreté de 22 ans.