Une quarantaine de réfugiés ukrainiens se sont retrouvés sous un soleil éclatant au Parc Léo Lagrange de Reims. Ils sont arrivés dans la Marne il y a deux semaines, à l’initiative du collectif « Parrain Ukraine Reims ». Depuis ce long voyage en bus, ils ne s’étaient pas revus.
Ce goûter sur la pelouse, c’était leurs premières retrouvailles depuis qu’ils ont quitté l’Ukraine ensemble. Dans ces deux bus d’abord chargés de vivres pour être affrétés depuis Reims vers la frontière polonaise. Les autocars sont revenus avec 55 réfugiés à bord. Lire par ailleurs :
UN ENTREPRENEUR DE REIMS MET LES MIGRANTS A L’ABRI
Le promoteur immobilier Benoit Migneaux est à l’origine de cette opération humanitaire. Les transports Bardy l’ont rapidement suivi ainsi que le Rotary.
LA SOLIDARITÉ, NATURELLEMENT
Et ce sont finalement une centaine de bénévoles qui se mobilisent aujourd’hui dans la prise en charge de ces réfugiés, essentiellement des jeunes femmes et des enfants. Une quinzaine de familles d’accueil se sont portées volontaires très tôt pour les héberger. Mais elles ont dû attendre une longue semaine avant de pouvoir les accueillir. Car ils ont d’abord été placés par la Préfecture dans des chambres d’hôtel à Châlons-en-Champagne, le temps que les toutes premières formalités administratives soient bouclées. Aujourd’hui chacun commence à trouver ses marques. Des vêtements sont mis à la disposition des réfugiés dans un local dédié. Chaque famille d’accueil est épaulée, idéalement par un binôme parrain-marraine, dont un qui parle le russe ou l’ukrainien.
L’HÉBERGEMENT, MAIS ENCORE…
Au-delà du gîte et du couvert, il faut gérer les problèmes de santé, la question du transport et l’indispensable abonnement téléphonique. Parce que c’est tout ce qui lie ces mères aux hommes qu’elles ont laissé en Ukraine. Les familles d’accueil sont de leurs côté devenues des virtuoses des applications qui traduisent, car sans elles rien ne serait possible. Comme en témoigne un des interprètes qui s’est mis au service des réfugiés, leur problème est de ne rien savoir de ce qui les attend. Leur priorité est de travailler…si la barrière de la langue n’est pas un obstacle. Et l’urgence est, pour eux, de bénéficier de la fameuse « protection temporaire ».
EN ATTENDANT LES AIDES
La protection temporaire est déclenchée pour la première fois depuis sa création, il y a 20 ans. Elle permet théoriquement aux réfugiés ukrainiens d’obtenir un permis de séjour sur une période de trois ans, de travailler, de disposer d’un hébergement et d’accéder aux soins médicaux, à l’éducation, et à la formation professionnelle… mais sans doute après d’autres formalités administratives. En attendant, samedi dernier, à Reims, chacun s’est réchauffé du soleil radieux sur l’herbe verte, et de la générosité de tous les bénévoles qui avaient fait le déplacement, parfois les bras chargés. Ah, ces paniers aux couleurs de l’Ukraine, plus que garnis par un fameux traiteur rémois, et si discrètement déposés là !