Champagne
LE PATRON DES VIGNERONS S’INQUIÈTE MALGRÉ LES BONS CHIFFRES
Quatre milliards sept cent millions d’euros en 2015.
C’est le record absolu du chiffre d’affaire de la Champagne.
Ce score vertigineux suscite pourtant un malaise.
Maxime Toubart, le nouveau président du Syndicat Général des Vignerons, n’a pas caché son inquiétude à la faveur de sa première assemblée générale à EPERNAY.
Les ventes de champagne ont progressé pour atteindre 312,5 millions de bouteilles l’an passé. Mais les vignerons qui écoulent 90% de leur production sur un marché français en crise ont expédié moins de cols. Et ce n’est pas nouveau.
L’hémorragie se confirme d’année en année depuis 2008.
Les expéditions du vignoble enregistrent en 8 ans un effondrement de 20%.
La performance, autrement dit, revient aux grandes marques très incisives à l’export, expertes dans l’art de valoriser les flacons de luxe.
Leur prestige rejaillit d’ailleurs sur toute la Champagne.
Le négoce a donc besoin de raisin, il en achète de plus en plus, le prix augmente.
Tout le monde y trouve son compte alors ?
Pas pour le Président du SGV qui alerte sur une évolution insidieuse et dangereuse, même si la crise est indolore pour l’instant.
Car à terme, le rapport entre le négoce et le vignoble en sera déséquilibré, les grandes marques seront en position de force, le prix du raisin ne pourra plus se négocier.
Voilà pourquoi le syndicat veut accompagner ses adhérents dans la commercialisation des champagnes de vignerons.
Il réclame une stratégie de communication collective sur le champagne et la Champagne, plutôt que sur les marques.
Et il appelle ses troupes à ne pas céder aux sirènes du négoce, séduisantes à court terme mais fatales à longue échéance.
Publié le 29 Avril 2016
