Le procès de Charleville a duré deux mois. Un calvaire pour les familles des 7 victimes officiellement connues du couple Fourniret. Mais elles n’ont presque jamais faibli. Elles se sont soutenues, à tour de rôle, spontanément, sans avoir à chercher le bon geste ou le bon mot. Dignité exemplaire.
Voilà déjà 4 ans, depuis les terribles aveux de Monique Olivier, 4 ans que les familles des victimes ont appris à se connaître, à se serrer les coudes, à se soutenir. Cette étrange tribu d’abord scellée par une douleur commune, est aujourd’hui consolidée par l’amitié. “Leur force, dit Maître Moser, c’est leur dignité face à un couple diabolique qui dégage une puanteur insoutenable. Un pervers mégalo qui assouvit ses caprices meurtriers d’un côté, et de l’autre une sorcière. En près de deux mois d’audience, les familles ont eu l’occasion de s’adresser à eux avec des mots qui ont bouleversé la cour. Entre les silences et les mensonges ils ont revécu l’insoutenable. “Je suis admiratif, dit maître Lombard, de vous voir suivre avec tant de cœur tout ce que nous vivons avec ces deux là.” Les plaidoiries qui commencent sont un soulagement, elles annoncent la fin du procès. Les parties civiles y assistent en force, une fleur à la main. Ces roses blanches iront rejoindre celles qui depuis le début du procès fleurissent un petit tableau au sous sol du palais de justice, dans l’espace réservé aux familles. Il porte un cœur et les prénoms des victimes disparues.