Affrontements entre les supporters bastiais et la police de Reims
LA JUSTICE SOUS HAUTES PRESSIONS
Sept supporters du SC Bastia sont convoqués ce mardi devant le Tribunal Correctionnel pour des violences contre les policiers de la Brigade Anti Criminalité de Reims.
Les heurts sont intervenus à l’issue d’un match remporté par les bastiais le 13 Février dernier au Stade Delaune.
Maxime Beux y a perdu la vue d’un oeil.
L’étudiant de 22 ans ne fait pas partie des 7 prévenus qui sont attendus au Palais de Justice.
Son dossier fait l’objet d’une enquête de l’Inspection Générale de la Police Nationale, l’IGPN qui n’a pas encore précisé les circonstances exactes dans lesquelles il a été sévèrement blessé. C’est pourtant de lui qu’il s’agit dabord dans une affaire douloureuse et particulièrement sensible.
COLÈRE, ACCUSATIONS, DÉMENTIS
Dès les premières heures qui ont suivi l’interpellation des supporters du SC Bastia,les rassemblements se sont multipliés sur l’île, et certains ont dégénéré.
La déclaration du Procureur de Reims, Fabrice Belargent a mis le feu aux poudre : pour le Parquet de Reims, Maxime Beux n’a pas été blessé par un flash ball. Les réactions dubitatives de deux dirigeants nationalistes, Jean Guy Talamoni et Gilles Simeoni, n’ont pas été de nature à apaiser les manifestants.
A sa sortie du CHU de Reims, Maxime Beux a dénoncé à son tour le “guet-apens” tendu aux bastiais par des policiers. Des hommes coupables d’un “mensonge grotesque” parce qu’ils affirmaient qu’il s’était blessé en tombant sur un poteau.
Le Préfet de la Marne a soutenu ses policiers en dénonçant une “calomnie”, le Ministre de l’Intérieur en personne est monté au créneau
Mais avec l’entrée dans l’arène de Maître Dupont-Moretti la pression est encore montée d’un cran. Car pour l’éminent pénaliste, Maxime Beux est bien la victime d’une “affaire criminelle”.
Médiatisation fracassante. Le procédé est magistralement analysé par deux chroniqueuses judiciaires dans un récent ouvrage* : comment gagner une cause avant qu’elle ne soit jugée.
Ce mardi plusieurs dizaine de supporters corses ont annoncé leur venue au Palais de Justice .
Il fallait une démonstration de force même si le procès risque d’être renvoyé à la demande des avocats de la défense.
Ils ont besoin des conclusions de l’IGPN pour plaider.
C’est la sagesse. Assez de joutes !
Place à la justice, la vraie.
*Les grands fauves du barreau par Isabelle Horlans et Valérie de Senneville chez Calmann Levy