L’agression barbare de la coiffeuse de Saint Martin d’Ablois remonte au 15 Juillet 2010. Sylvain Dromard, son mari, avait alors maquillé ce crime pour qu’il soit attribué à un rôdeur. Il a finalement été mis en examen pour cet assassinat quelques mois plus tard et condamné en appel à 30 années de réclusion criminelle.
Sylvain Dromard a toujours nié ce crime, cherchant à conserver l’estime de ses deux filles auxquelles il se disait très attaché. Cet amour paternel fréquemment et sincèrement exprimé au cours des débats de ses deux procès d’assises, a été la seule part d’humanité d’un accusé qui s’est surtout montré détestable. Contre toute évidence, Sylvain Dromard a donc prétendu prouver son innocence avec obstination, jusqu’à ce que son pourvoi en cassation soit rejeté.
Après cet ultime revers, il a mis fin à ses jours dans sa cellule de Châlons-en-Champagne en mars dernier en absorbant une dose massive de tranquillisants. Ce n’était d’ailleurs pas sa première tentative de suicide. Le détenu Dromard avait annoncé qu’il ne voulait plus vivre et il a déjoué la surveillance de ses gardiens en stockant les antidépresseurs qu’il aurait dû prendre au jour le jour selon les prescriptions du médecin qui le suivait. Ses deux filles, qui sont aujourd’hui des jeunes femmes, sont donc en droit de demander réparation à l’Etat, puisque c’est vraisemblablement une défaillance de l’administration pénitentiaire qui a permis le suicide de leur père.
Murielle Bonin, la maîtresse de Sylvain Dromard a été condamnée quant à elle en première instance à 18 ans de réclusion pour complicité dans l’assassinat de sa rivale. Les apparences en faisaient une coupable idéale mais elle a été acquittée en appel il y a tout juste un an. Un récent arrêt de la Cour d’Appel de Reims lui a octroyé une somme de 117 000 euros pour les préjudices qu’elle a subis, conformément à l’évaluation qu’en a fait le Procureur Général Jean-François Bohnert dans ses réquisitions. Cette indemnisation ne couvre que les préjudices induits par ses 26 mois d’incarcération. Elle ne tient pas compte de ceux qui sont liés à un contrôle judiciaire de 28 mois sous surveillance électronique, qui l’a contrainte à s’éloigner de Reims en perdant un emploi bien rémunéré. Murielle Bonin ne fera pas appel de cette décision.
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