- Elles séduisent nos regards et nos papilles depuis des siècles. Elles fascinent Gérard Liger-Belair, un chercheur de l’URCA de Reims tout entier voué à leur cause avec ses collègues universitaires de l’Equipe Effervescence. Elles sont les stars d’une exposition et d’un numéro hors série de la Champagne Viticole. Car les images sublimes et les commentaires de ces scientifiques rémois ont beaucoup à nous apprendre sur l’infini plaisir, visuel et gustatif, que peuvent procurer les bulles de champagne.
Oui, le champagne doit se déguster dans un verre proche du verre à vin, de préférence à la flûte où à la coupe. Les sommeliers le préconisent depuis quelques années déjà, à force d’exercer leur art de dégustateur. La spectrométrie laser ou la thermographie infrarouge n’ont fait que confirmer scientifiquement cette prescription. Et oui, c’est bien d’incliner le verre quand on le remplit pour prolonger l’effervescence. Mais n’allez pas croire que les travaux de Gérard Ligier-Belair ne soient qu’une validation scientifique de nos pratiques intuitives.
AMOUREUX DE LA BULLE
Au départ le jeune photographe amateur qu’il était s’est juste amusé à immortaliser des bulles, de Champagne ou de Coca Cola, « parce que je trouvais ça joli. » Physicien de formation, il a eu l’envie de s’intéresser aux lois scientifiques qui régissent l’effervescence. Moet et Chandon a trés vite accepté de financer ses recherches en partenariat avec l’université de Reims. Trois mille bouteilles de champagne ont ainsi été utilisées jusqu’à l’aboutissement de sa thèse. « Après trois ans et demi je pensais avoir fait le tour de la question, en fait on s’est aperçu qu’il y avait un champ de recherche immense et on a créé un équipe de 4 chercheurs à l’URCA, entièrement dévolue à l’étude de la bulle. Tout ce qui fait des bulles est susceptible de nous intéresser. »
LES CONTRATS PLEUVENT
Les producteurs de champagne sont très demandeurs, à la recherche de bulles toujours plus fines, mais ils ne sont pas les seuls. La marque Badoit a fait appel aux chercheurs rémois quand elle a diversifiée son offre de bulles, les brasseurs font évoluer le goût de leur bière en modifiant son effervescence. Coca Cola travaille avec le laboratoire de l’URCA depuis 3 ans. « Je vis un rêve , commente le chercheur. Si je voulais je pourrais travailler toute ma vie sur la bulle. Mais je reste très attaché au visuel, au microscope tout peut devenir très beau. C’est une forme de création artistique et j’ai besoin de ça »
Gérard Ligier-Belair partagera son rêve tout l’été avec les visiteurs du bar éphémère des vignerons sur l’Avenue de Champagne à Epernay. L’exposition de GLB est visible dans les locaux du Syndicat Général des Vignerons jusqu’au 3 Septembre. Le numéro hors série de la Champagne Viticole qui lui est consacré est en vente chez les marchands de journaux.