Alors que la loi Asile et Immigration était présentée ce mercredi en Conseil des Ministres, les associations d’aides aux réfugiés ont appelé à des rassemblements dans toute la France , comme ici devant la Sous-Préfecture de Reims, pour manifester leur opposition à ce texte. La Cimade qui est la principale association d’aide aux migrants et demandeurs d’asile, dénonce ainsi des mesures qui font reculer les droits des personnes étrangères en France : réduction des délais d’instruction des dossiers à 6 mois, allongement de la durée de rétention administrative, interdiction de retour sur le territoire français, bannissement des personnes étrangères et pénalisation de l’entrée des étrangers en dehors des points de passage autorisés par des peines de prison ou des amendes. La Cimade demande le retrait pur et simple d’une loi qui divise par ailleurs une majorité dont l’aile gauche déplore l’orientation répressive. Dans un communiqué, Adeline Hazan, Contrôleure générale des lieux de privation de liberté indique que le projet de loi marque un net recul des libertés et va à l’encontre des préconisations du contrôle général, en particulier sur la durée de la rétention et le respect des droits de la défense, ajoutant qu’ « il n’est jamais anodin d’enfermer des personnes, d’autant plus quand elles n’ont commis aucune infraction. L’allongement de la durée de la rétention de 45 à 90, voire 135 jours, ne pourra qu’aggraver ces effets délétères.» Les agents de la Cour Nationale du Droit d’Asile, en grève depuis 10 jours pour protester contre le projet de loi du ministre de l’intérieur, ont été rejoints par ceux de l’OFPRA, Office Français de Protection des Réfugiés et Appatrides. Amnesty International et Le Défenseur des Droits sont par ailleurs venus renforcer les rangs des opposants au texte porté par Gérard Collomb.