Peggy Koscinzu est morte à Couvrot sous les coups de couteau que lui a porté son conjoint Rudy Pacault. Après plus de huit années de procédure, le procès de cet homme de 47 ans était très attendu aux Assises de la Marne. Il a été renvoyé sine die après deux heures d’audience en raison de l’absence d’un expert : son état de santé ne lui permet pas de venir déposer à la barre.
Rudy Pacault a frappé sa compagne d’une vingtaine de coups de couteau de cuisine en pleine nuit. Le couple qui battait de l’aile vivait dans le Nord. Il avait fait étape chez les parents de la jeune femme avec ses deux enfants de 5 et 11 ans. Cette nuit de Juillet 2011 ils venaient de rentrer d’une soirée chez des amis. Le drame est survenu à leur retour. Rudy Pacault n’a pas nié les faits mais il a affirmé qu’il n’en avait aucun souvenir. L’accusé était employé comme chauffeur routier dans l’entreprise de sa compagne. Il était sous antidépresseur depuis quelques mois et plusieurs témoins ont pu décrire un comportement parfois déroutant de sa part. Les expertises psychiatriques ont donc une importance cruciale dans ce dossier. Mais les difficultés du couple peuvent aussi expliquer ce passage à l’acte. C’est ainsi que quatre des six experts qui ont examiné l’accusé ont pu s’interroger sur la possibilité d’une amnésie simulée par l’accusé pour échapper aux poursuites. Le Docteur Anne Breton, qui est la première a l’avoir examiné, n’était pas en état de répondre à sa convocation à l’ouverture du procès. Elle est la seule à avoir conclu à une abolition de son discernement au moment des faits en raison d’une bouffée délirante qui pourrait etre à l’origine du crime. Maitre Benoit Cousin, l’avocat de la défense, ne pouvait donc pas accepter que le procès se déroule sans la déposition de cette psychiatre. Et il était impossible à la Cour de ne pas entendre ces arguments. L’audience a donc été renvoyée sans qu’aucune échéance ne puisse être fixée. C’est une nouvelle épreuve pour la famille de la victime (ses parents son frère et ses deux enfants âgés de 13 et 18 ans) effondrée par cette décision.
Durant les deux petites heures qu’a duré l’audience, Rudy Pacault est resté très évasif sans jamais apporter de réponse claires aux rares questions qui lui ont été posées par la Présidente. Il comparaissait libre après une année de détention provisoire. Il est reparti libre.
