Le champagne a connu une chute de son chiffre d’affaire de 60% en Mars et Avril dernier et la filière s’attend à une baisse des expéditions de 100 millions de bouteilles pour 2020. C’est plus que le tiers du volume des ventes de ces dernières années. Les professionnels champenois ont pris des mesures historiques pour tenir face à la tempête (lire par ailleurs). Elles sont à ce point radicales qu’elles soulèvent d’ailleurs une levée de boucliers chez les vignerons indépendants. L’interprofession champenoise (vignerons et négoce) garde pourtant le cap. Elle réclame de surcroît une aide de l’Etat sous la forme d’une exonération de charges sociales. Car la situation est grave. Jean Rottner et Marie-Sophie Lesne, (respectivement Président de la Région Grand Est, et Vice Présidente de la Région Haut de France) ne s’y sont pas trompés. De manière hautement symbolique ils se sont rendus sur une exploitation de Chigny-les-Roses dans la Montagne de Reims, pour soutenir l’appellation champagne, le joyau de leurs territoires. Aux côtés des représentants de la filière, Maxime Toubart pour le syndicat des vignerons et David Châtillon pour les grandes marques, ils ont insisté sur . Le plan de soutien de l’Etat annoncé le 12 Juin n’a pas oublié le secteur de la viticulture. Mais l’exonération des charges sociales n’y est prévue que pour les entreprises qui ont perdu 80% de leur chiffre d’affaire du 15 Mars au 15 Mai. Les champenois réclament une exonération totale au delà d’une perte de 60%, et pour ceux qui sont en dessous de ce seuil, une exonération de la moitié des charges sociales. Ils demandent par ailleurs que les seuils des exonérations déjà acquises pour les travailleurs occasionnels soient augmentés, puisqu’il est temps de préparer les vendanges. Elles feront appel à 100 000 cueilleurs tandis que la filière champenoise emplois plus de 6000 salariés en CDI et 40 400 saisonniers en dehors des vendanges. Maxime Toubart n’a pas caché sa crainte d’un “impact violent pour certains acteurs” alors que “la Champagne, dit-il, n’a jamais vécu une telle casse, une chute aussi brutale des ventes. A moins 25 ou 30 % on ne sait pas faire. On ne demande pas d’argent, on demande des exonérations.” Le président du SGV a par ailleurs rappelé que la Champagne refusait de recourir à la distillation de crise qui va bénéficier dans le vignoble de France d’une enveloppe de 155 millions d’euros.
http://www.sgv-champagne.fr/wp-content/uploads/2020/07/CP_FILIERE_VIN_CS.pdf