En 2019 le parquet de Reims a enregistré 450 procédures pour violences conjugales, certaines en présence des enfants du couple.
Tous les témoignages de victimes ou presque font état de la solitude de celles qui font la démarche de porter plainte. Elles sont fragilisées par ce qu’elles ont subi, elles ignorent tout de la procédure qui les attend, elles ont du mal à en comprendre les rouages. Selon une enquête réalisée à Reims auprès de 70 victimes, la moitié d’entre elles estiment qu’il est difficile de porter plainte même si les deux tiers se disent satisfaites de la qualité d’écoute. Jusqu’à présent chaque femmes victime de violences était immédiatement dirigée vers un représentant de l’association France Victime 51 dès qu’elle passait la porte du commissariat de Reims. Il pourra désormais lui faire savoir qu’elle peut être assistée par un avocat pour déposer sa plainte, ce qui n’est pas prévu par la loi pour l’instant. Une convention vient d’être signée au Tribunal Judiciaire de Reims entre le Parquet, l’ordre des avocats, et la Direction Départementale de la Sécurité publique de la Marne. Elle précise les modalités de cette expérimentation pour laquelle 35 avocats ont accepté de se mobiliser et d’intervenir à titre bénévole, à moins que le conseil n’ait été nommément choisi et désigné par la victime. Simon Miravete s’est beaucoup investi dans la mise en place de ce dispositif. L’avocat s’est évidemment convaincu de la nécessité de cet accompagnement novateur à la lumière des nombreux dossiers de femmes battues ou harcelées qu’il a suivis dans sa carrière de pénaliste. Malgré les progrès qui ont été faits en France dans l’accueil de ces femmes, les féminicides sont encore très souvent liés à une forme de banalisation des violences conjugales. “Revenez nous voir si ça ne va pas mieux”, ou bien “les choses vont s’arranger “. La fin dramatique d’Hélène Kahn est à cet égard emblématique. Lire par ailleurs
L’assassinat d’helene Kahn un drame annonce
Le gendarme qui a reçu la jeune femme peu de temps avant sa mort avait acquis la conviction qu’il s’agissait d’une crise de couple banale. Simon Miravete est l’avocat de la mère d’Hélène Kahn. Il est convaincu que la plainte d’Hélène Kahn plainte n’aurait pas été classée sans suite si un avocat l’avait assistée. Et le drame aurait été évité.