Le voisin du petit Tony, mort à 3 ans sous les coups de son beau père dans un appartement de Reims, doit être jugé ce mardi au Tribunal Correctionnel pour non dénonciation de mauvais traitements, privations, agressions infligés à une personne vulnérable. Le code pénal prévoit jusqu’à 3 ans d’emprisonnement pour ce délit mais les auteurs n’en sont que trop rarement poursuivis. Est-ce l’horreur du drame ou l’insistance des associations de défense de l’enfance maltraitée ? Cette fois, en tout cas la justice devra se prononcer sur l’indifference fatale d’un des voisins de ce couple de parents à la dérive. Matthieu Bourrette, Procureur de la République à Reims, l’a rappelé en découvrant les faits voilà bientôt trois ans : Tony aurait pu fêter Noël si cet homme avait parlé. Le procès qui s’ouvre à Reims aura une résonance toute particulière pour Laurence Brunet-Jambu. Sous la plume de la journaliste Delphine Welter elle vient de publier le récit effroyable du combat qu’elle a dû mener pour sauver sa nièce Karine, offerte par ses parents et dès la petite enfance aux caprices sexuels d’un ami. 15 années d’une lutte inégale contre l’incurie des travailleurs sociaux, des juges, des enquêteurs et même du médecin de la fillette. Aujourd’hui Laurence est devenue la mère adoptive de Karine mais l’enfance maltraitée est à jamais au cœur de sa vie. Elle préside l’association Alexis Danan de Bretagne et elle continue a fustiger l’incompétence ou l’indifférence de trop nombreux magistrats et professionnels de l’enfance mal formés ou peu concernés. Elle affirme que les dysfonctionnements dévastateurs que sa nièce a connus ne sont pas une exception et qu’ils ont toujours cours. Ce qui explique que des enfants maltraités soient trop fréquemment rendus à leurs familles maltraitantes. Laurence Brunet-Jambu voudrait que les procès semblables à celui qui s’ouvre aujourd’hui à Reims soient plus fréquents pour faire comprendre qu’il y a une complicité dans le silence. Elle demande que ceux qui dénoncent soient considérés comme des lanceurs d’alerte. « Parce qu’il vaut mieux dénoncer que de laisser un enfant mourir sous les coups. »
SIGNALEMENTS
Infanticide, Pédophilie,Maltraitance, tous complices
Editions RING