Il a choisi de vivre à Reims, parce que c’est un endroit qui lui plait beaucoup. Rien d’extravagant…jusqu’à ce qu’il décide de créer un parfum qui saurait servir l’image de la ville qu’il aime. L’eau de Parme, l’eau de Cologne existent déjà, alors pourquoi pas une eau de Reims ? La surprise vient en réalité du porteur du projet lui même, quand on apprend qu’il est…comédien. Il a découvert sa ville d’adoption en entrant en 1992 dans la troupe permanente des 12 comédiens engagés par Christian Schiaretti qui dirigeait alors la Comédie. Et c’est lui qui a créé plus tard la compagnie Sentinelle 0205. « J’ai tout de suite aimé Reims. Mais j’ai été amené à travailler ailleurs, et ce n’est qu’en 2004 que je m’y suis installé parce que cette ville est trés agréable à vivre. » C’est alors qu’il découvre que les rémois passent leur temps à la dénigrer. Il fallait faire quelque chose. Et pourquoi pas un parfum puisque les parfums le passionnent ? Il aime les sentir, les essayer, les reconnaître, les comparer. Première étape : la création d’une marque qui s’appelle « Reims Parfum ». Puis la rencontre avec Bertrand Duchaufour, un nez très connu dans l’univers des produits de niche. Au bout de trois heures, cette star de la parfumerie accepte de travailler pour lui. Il est au pied du mur. Il faut trouver 70 000 euros. Il vend son appartement pour financer l’élaboration de ses premiers parfums. L’Eau des Sacres et l’Eau Gothique pour commencer, parce qu’il s’agit bien d’évoquer l’histoire de la ville. Les rois de France et la cathédrale en sont indissociables.
On est en 2012. Le démarrage est lent mais assez encourageant pour que Jean Philippe Vidal lance aujourd’hui un troisième parfum. L’Eau de Reims revendique « une image moderne » sans trahir l’histoire millénaire de la ville. Elle veut délivrer, dit la note de présentation, « une partition lumineuse et dorée« . Elle est « l’alliage moderne d’un souffle piquant et d’une sensualité chaude et mystérieuse ». Arnaud Robinet, le maire de Reims n’a pas voulu manquer le lancement de ce nouveau jus « parce que j’ admire ceux qui entreprennent, et qu’il s’agit d‘une histoire humaine faite de rencontres et de générosité« , d’autant plus qu’elle veut promouvoir la ville. L’eau de Reims est offerte en cadeau protocolaire aux invités de la mairie. Les flacons de Reims Parfums sont vendus à l’Office du Tourisme et dans quelques parfumeries, jusqu’à Paris. Il faut du temps pour se faire connaître mais la démarche de Jean Philippe Vidal est toujours bien accueillie parce qu’elle est portée par la passion. Elle est soutenue et encouragée par tous ceux qui le connaissent, de près ou de loin. » Des gens m’ont aidé spontanément. J’ai été très étonné. C’est incroyable, je me dis que ce n’est pas dans la poche, mais je me suis donné 3 à 5 ans. » Il faut encore grandir ici, mais les villes jumelles, et New York, et Tokyo, sont déjà en ligne de mire. Une assise financière plus solide deviendra vite indispensable à ce developpement. « Ce n’est pas encore le problème, mais ça va le devenir. Pour l’instant j’essaie du donner du sens à ce que je fais, le théâtre m’a appris ça. Aujourd’hui J’y crois. J’ai envie de répondre à mes envies. J’aurais été frustré de ne pas le faire. »