DANS LE DRAME D’AVENAY VAL D’OR UNE CONTRE EXPERTISE VEUT CHANGER LA DONNE

La collision entre une voiture et un TER au passage à niveau d’Avenay-Val-d’Or a fait 4 morts . La conductrice de la Nissan, sa fille et les deux enfants dont elle avait la garde. L’affaire a été classée sans suite parce que l’accident a été attribué à une faute de conduite, ou un malaise au volant. Une récente contre expertise permettrait d’exclure cette hypothèse selon l’avocat Gerard Chemla.

Dix huit mois après la collision d’Avenay-Val-D’or le mari de la nourrice et les parents d’une des petites victimes ont décidé de porter plainte contre la SNCF. Gérard Chemla, leur avocat, s’appuie sur une contre expertise du professeur Jean Claude Alvarez.

NI MALAISE, NI SUICIDE

Selon l’avocat rémois, cet expert “exclut formellement l’hypothèse d’une absorption massive de médicaments par Marie-Hélène Harsigny avant de prendre le volant”, ce qui écarterait la possibilité d’une tentative de suicide. La thèse d’une hypotension liée au traitement suivi par la nourrice serait également exclue par l’expert. L’accident, explique Gérard Chemla, ne peut donc avoir que deux causes : “l’inattention de la conductrice ou le dysfonctionnement du passage à niveau associé à sa faible visibilité.” L’avocat exclut la première hypothèse et il privilégie la seconde.

UN PASSAGE À NIVEAU DÉFAILLANT ?

“Marie-Hélène Harsigny a décéléré en abordant la courbe précédant le passage à niveau. Elle est restée dans sa voie de circulation. Et son véhicule muni d’un système de détection d‘obstacle n’a pas réagi. Ceci remet en cause la présence d’une barrière fermée.” Gérard Chemla dénonce par ailleurs une “démarche plutôt bienveillante pour la SNCF” jusqu’ici. Lire par ailleurs :  Classement sans suite après le drame d’Avenay-Val-d’Or . Il souhaite donc que la plainte avec constitution de partie civile qui vient d’être déposée permette de faire éclater tout la vérité. C’est ce qu’attend le mari de Marie-Hélène Harsigny. Il est aussi le père de Maëly qui avait 10 ans au moment de l’accident. C’est également l’espoir des parents d’Adélaide Courtonne. L’enfant a perdu la vie à l’âge de 3 ans.

Monique Derrien

Reporter puis grand reporter à Radio France de 1987 à 2016. Prix du Grand Reportage de Radio France. Chronique judiciaire régulière et assidue des petits et grands procés : Chanal, Heaulme, Fourniret. Attention soutenue sur les audiences et faits de société et sur la politique, un peu. Parce qu'ils disent presque tout du monde qui nous entoure. Intérêt marqué pour la culture, la gastronomie et le champagne. Celui qui se boit et celui qui a su si bien se vendre jusqu'ici.

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