Il faut s’y préparer : pour lutter contre le Coronavirus, le port du masque pourrait bientôt devenir obligatoire. Comprenez : dès que les commandes des collectivités et de l’Etat auront été honorées en quantité suffisante pour que des masques homologués, donc aussi efficaces que possibles, soient accessibles à chacun d’entre nous. Pas facile de s’y retrouver. Il y a le masque dit “chirurgical” : il protège celui qui est en face des postillons de celui qui le porte. Mais la réciproque n’est pas vraie. Et il y a le fameux FFP2, efficace dans les deux sens, et qui a fait si cruellement défaut aux soignants. Alors dès le début du mois de mars le système D s’est organisé sur les réseaux sociaux avec des appels à toutes les couturières de bonne volonté. Et en particulier depuis le CHU de Grenoble, tutoriel à l’appui : il suffit d’avoir des chutes de coton, du molleton, de l’élastique et le mode d’emploi. Josefa Prada s’est très vite portée volontaire. Elle est styliste à Reims, spécialisée dans la création de robes de mariées sur mesure…et couturière bien sûr. Des masques elle en a sûrement fait 300, elle ne sait plus trop, avec tout ce qu’elle a pu trouver dans son atelier et chez les amis. Le gérant d’Eurodif a même été rechercher de l’élastique dans ses rayons quand elle était en rupture. Elle a cousu, cousu jusqu’à améliorer son prototype pour qu’il soit à la fois plus confortable et plus efficace. Les masques ont été livrés à une pharmacie de Reims pour être redistribués aux professionnels après désinfection. Cette chaîne de solidarité fonctionne dans toute la France, les bénévoles ne cessent de se mobiliser. Josefa, quant à elle, tente de lever le pied pour reprendre les rênes de son atelier rémois. Même si le bouche à oreille la rattrape : un masque par ci un autre par là, ça ne peut pas se refuser, surtout quand c’est pour rendre service. Mais que les futures mariées se rassurent : les robes qu’elles ont commandées seront prêtes pour le déconfinement. Seule dans sa boutique de la Rue du Clou dans le Fer, Josefa a repris son vrai métier : habiller les mariées de ses créations.