CORONAVIRUS : UN MASQUE ABSOLUMENT

Il faut s’y préparer  : pour lutter contre le Coronavirus, le port du masque pourrait bientôt devenir obligatoire. Comprenez : dès que les commandes des collectivités et de l’Etat auront été honorées en quantité suffisante pour que des masques homologués, donc aussi efficaces que possibles, soient accessibles à chacun d’entre nous. Pas facile de s’y retrouver. Il y a le masque dit “chirurgical” : il protège celui qui est en face des postillons de celui qui le porte. Mais la réciproque n’est pas vraie. Et il y a le fameux FFP2, efficace dans les deux sens, et qui a fait si cruellement défaut aux soignants. Alors dès le début du mois de mars le système D s’est organisé sur les réseaux sociaux avec  des appels à toutes les couturières de bonne volonté. Et en particulier depuis le CHU de Grenoble, tutoriel à l’appui : il suffit d’avoir des chutes de coton, du molleton, de l’élastique et le mode d’emploi. Josefa Prada s’est très vite portée volontaire. Elle est styliste à Reims, spécialisée dans la création de robes de mariées sur mesure…et couturière bien sûr. Des masques elle en a sûrement fait 300, elle ne sait plus trop, avec tout ce qu’elle a pu trouver dans son atelier et chez les amis. Le gérant d’Eurodif a même été rechercher de l’élastique dans ses  rayons quand elle était en rupture. Elle a cousu, cousu jusqu’à améliorer son prototype pour qu’il soit à la fois plus confortable et plus efficace. Les masques ont été livrés à une pharmacie de Reims pour être redistribués aux professionnels après désinfection. Cette chaîne de solidarité fonctionne dans toute la France, les bénévoles ne cessent de se mobiliser. Josefa, quant à elle, tente de lever le pied pour reprendre les rênes de son atelier rémois. Même si le bouche à oreille la rattrape : un masque par ci un autre par là, ça ne peut pas se refuser, surtout quand c’est pour rendre service. Mais que les futures mariées se rassurent : les robes qu’elles ont commandées  seront prêtes pour le déconfinement. Seule dans  sa boutique de la Rue du Clou dans le Fer, Josefa a repris son vrai métier : habiller les mariées de ses créations.

Monique Derrien

Reporter puis grand reporter à Radio France de 1987 à 2016. Prix du Grand Reportage de Radio France. Chronique judiciaire régulière et assidue des petits et grands procés : Chanal, Heaulme, Fourniret. Attention soutenue sur les audiences et faits de société et sur la politique, un peu. Parce qu'ils disent presque tout du monde qui nous entoure. Intérêt marqué pour la culture, la gastronomie et le champagne. Celui qui se boit et celui qui a su si bien se vendre jusqu'ici.

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