Le Grand Est vient de réceptionner les 2 millions de masques chirurgicaux commandés à la Chine. Ils sont destinés aux professionnels médicaux et soignants libéraux. Et dans la foulée le président de la Région, annonce la création de la Société d’Economie Mixte Locale « Dynamise ». Elle doit permettre un approvisionnement massif de 3 millions de tests sérologiques Covid-19.
Préparer la sortie du confinement et anticiper la reprise économique. Le message de Jean Rottner est clair : il s’agit de “prendre une longueur d’avance dans des conditions sanitaires satisfaisantes, ne pas revivre ce qu’on a vécu avec la pénurie de masques et de respirateurs. Et si on manque d’écouvillons ou de détecteurs de virus, je prendrai les devants.” La région la plus touchée par le coronavirus veut donner le mouvement mais sans se poser en franc tireur. Elle agira “dans le cadre d’une doctrine épidémiologique nationale”. Jean Rottner se dit favorable au “tracking” qui doit permettre de pister, grâce au portable, la contamination de chacun d’entre nous. Mais il ajoute que rien ne sera mis en oeuvre avant le débat et l’arbitrage de l’Assemblée Nationale. Il ajoute que l’isolement des porteurs du virus est à l’étude dans certains hôtels ou établissements thermaux de la région. La visio-conférence que le président du Grand Est propose à la presse vient par ailleurs présenter les partenaires de la SEM (Crédit Mutuel, Banque des Territoires, Région) et sa vocation. Dans un contexte de tension internationale et de spéculation sur ce marché, la SEM permettra d’acheter en gros le matériel et en particulier des kits sérologiques dès qu’ils seront homologués. Ils seront ensuite revendus ou redistribués aux acteurs publics et privés pour leur permettre de faire face à la crise sanitaire. Le but est d’établir que les salariés qui reprendront le travail sont déjà immunisés, ou non, contre le Coronavirus. Et c’est ce qui conditionnera la mise en place des mesures barrières. Plus de 5 millions d’Euros sont engagés par le Grand Est dans cette opération qui veut par ailleurs privilégier les producteurs régionaux. “On fait des pré-commandes pour être prêts à fournir des tests à l’ensemble du territoire “. Et malgré la perche tendue par les journalistes, il ne sera pas question d’adresser la moindre critique à l’Etat pour ce qu’il n’a pas fait. “Je n’y serais pas allé sans l’appui de l’Etat” insiste Jean Rottner en soulignant la bienveillance dont il a bénéficié. “Pourquoi ce ne serait qu’à l’Etat d‘y aller?” Après les masques, les tests sérologiques… Le fait régional serait-il en train d’émerger à la faveur de la crise sanitaire ?