En Juillet 2019, cette collision entre une voiture et le TER reliant Epernay à Reims n’avait épargné ni la conductrice de la Nissan ni ses trois jeunes passagers : deux petits enfants de 3 ans et 10 mois dont elle avait la garde, ainsi que sa propre fille âgée de 10 ans. L’enquête ouverte alors pour homicide involontaire vient d’être classée sans suite par le Procureur de la République de Reims.
Le communiqué de presse très détaillé de Matthieu Bourrette indique que les investigations ont écarté une faute du conducteur de la motrice, ainsi qu’une avarie de la voiture. Il ajoute que la maintenance du passage à niveau “ne souffre d’aucune critique”, tout comme les signaux lumineux. Les vidéos de la locomotive indiquent que la barrière était bien baissée au moment du choc, et qu’elle a été pliée par la voiture. L’enquête écarte un dysfonctionnement du passage à niveau. Elle établit par ailleurs que la conductrice n’a pas utilisé son portable avant la collision. Marie-Hélène Harsigny roulait à 40km/h avant l’impact, elle n’a pas freiné, et elle connaissait parfaitement son parcours. Mais les expertises toxicologiques ont révélé un surdosage de psychotropes antidépresseurs dans le sang de la jeune femme, même si l’enquête n’a pas établi de surconsommation accidentelle ou volontaire.
Les raisons de la collision ?
L’hypothèse d’un malaise de la nourrice liée à la prise d’un anti hypertenseur a par ailleurs été émise par les experts. D’autant que son mari avait pu évoquer son endormissement dans un autre accident 2 mois plus tôt. Pour le Parquet de Reims, l’accident est donc dû à une faute de conduite de Marie Helène Harsigny en raison d’un malaise ou d’un événement qui aurait pu la perturber à l’intérieur même de la voiture. Le Procureur de la République indique qu’il a donc décidé, en raison du décès de la conductrice, de procéder au classement sans suite de cette affaire.
Les familles contestent
Gérard Chemla est l’avocat de la famille de Marie Hélène Harsigny et des parents d’Adelaide qui ont perdu leur fillette de 3 ans dans ce drame. Ils n’acceptent pas cette décision et sont décidés, dit leur conseil, à aller jusqu’au bout. Déposer autrement dit une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction pour empêcher le classement. L’information qui serait alors ouverte permettrait de revenir sur l’hypothèse d’une défaillance du passage à niveau trop rapidement écartée, selon l’avocat, et sur les contradictions des analyses toxicologiques.