Même sans avoir jamais vu de charango, on est instantanément transporté en Amérique Latine dès qu’on en entend les premières notes. Mais c’est bien en Champagne que deux des plus grands virtuoses argentins du charango sont attendus dans quelques jours. Et c’est parce qu’ils on été conquis par les talents de Yann Béréhouc, un charanguiste bien rémois, qu’il donneront avec lui deux récitals exceptionnels à Aÿ Champagne puis à Reims les 17 et 28 Novembre.
Yann Berehouc a derrière lui une longue carrière de musicien. Guitariste classique de formation, il a étudié le flamenco pendant dix ans ce qui lui a valu de passer beaucoup de temps en Espagne. Il a participé à de trés nombreuses créations culturelles à Reims : les Automnales, les premiers spectacles qu’on a pu découvrir sur la façade ou sous les voûtes de la Cathédrale, et plus particulièrement pour la visite du Pape en 1996. Il a par ailleurs souvent composé pour l’image, ce qui lui a valu d’être primé au festival International Musique et Cinéma d’Auxerre, côtoyant ainsi les plus grands de la musique de film. Le charango le fascinait depuis longtemps, depuis qu’un oncle père blanc, qu’il admirait beaucoup, l’avait fait rêver dès l’enfance à l’Amérique latine où il était missionnaire . Mais le grand tournant de Yann Beréhouc remonte à quatre ans. « Je me suis dit, à 56 ans, qu’est ce que tu aimerais faire ? » C’est là qu’il a choisi, après une carrière musicale déjà très riche, de travailler sur des timbres nouveaux. Internet, c’est bien connu, rapproche les talents.
Il est entré en relation avec les meilleurs joueurs du monde dont Patricio Sullivan et il a composé sa musique. « Une musique impressionniste, proche de la respiration ou de la marche, un peu comme le blues ». Lui qui a souvent eu du mal à jouer les partitions des autres s’est senti tout à coup libéré. « Avec cet instrument, je ne suis plus inhibé. Le charango me va mieux que la guitare.Il y a deux ans, quand j’ai pu donner un récital dans le grand amphithéâtre du Conservatoire de Reims, c’était merveilleux. Je suis allé jouer en Argentine et ça a très bien marché parce que j’arrivais avec ma sensibilité de français, en maîtrisant un instrument qui est le leur. » Et c’est à lui , le français, qu’on a demandé d’écrire la musique d’un documentaire officiel Bolivien. Il est attendu l’an prochain en Argentine pour cinq ou six concerts. Les deux virtuoses argentins avec lesquels il va jouer ici sont des stars dans leur pays. « J’ai une chance terrible d’avoir pu les rencontrer. » Ils ‘arrêtent en Champagne à la faveur d’une tournée qui les conduit notamment à Bruxelles. Avec le soutien de leur ambassade ils sont accompagnés d’une productrice pour mettre des réseaux en place. « Ils jouent dans un autre registre que le mien, et je n’essaie pas d’aller dans le leur. Je suis dans la passion, même si je me rends bien compte que c’est à l’envers du monde dans lequel on est. »
Le 17 Novembre à Aÿ Champagne. Le 28 Novembre à la Salle Commune du Chemin Vert de Reims Contact : tatouproduction@gmail.com