Avec un chiffre d’affaires de 5,5 milliards d’euros pour 322 millions de bouteilles en 2021, la Champagne a battu son record historique, en valeur.
C’est une performance que personne n’osait imaginer il y a quelques mois. En 2020 la crise sanitaire a provoqué une chute des expéditions de 18%. On pouvait s’attendre au pire. Les événements festifs et les sorties ont été annulés en cascade, le tourisme a beaucoup souffert.
UNE ENVIE DE CHAMPAGNE
Mais l’envie de Champagne a été la plus forte. Les consommateurs ont découvert qu’ils pouvaient s’acheter une bonne bouteille de champagne pour la déguster chez eux en famille ou entre amis. Grâce au roi des vins, on a appris à vivre des soirées de fête sans prendre de risque sanitaire, autant à l’étranger qu’en France. Lire aussi : CHAMPAGNE : L’ESPOIR RENAÎT
Voilà comment les ventes ont pu progresser de 25% pour les grandes marques, de 22% pour les champagnes de vignerons, et de près de 40% pour les bouteilles de coopératives. Dans son communiqué de presse, le Comité Champagne affiche pourtant “un optimisme mesuré”. Ces progressions sont rassurantes parce qu’elles se comparent aux ventes d’une année 2020 particulièrement difficile.
PRÉPARER L’AVENIR
Mais ce rebond, si on le répartit sur les deux dernières années, ne représente que 280 millions de bouteilles par an. Ce qui est bien inférieur aux 300 millions d’avant la pandémie. Jean Marie Barillère, le président du comité Champagne, avait annoncé cette embellie champenoise dès le mois de novembre dernier devant le Club de la Presse de Reims. Il tirait aussi les leçons des années très atypiques que la Champagne vient de vivre. Les aléas climatiques lui ont infligé une vendanges calamiteuse en 2021. Elle succédait aux rendements drastiquement réduits en 2020, par crainte d’une surproduction. On craignant alors une chute des expéditions, plus importante qu’on ne l’a finalement connue, en raison de la pandémie. Du coup, le niveau des vins de réserve est aujourd’hui exceptionnellement bas.
« Demain, disait Jean Marie Barillère, il faudra entamer une réflexion pour éviter de gaspiller le raisin des bonnes années. » Avant de quitter prochainement la Présidence du Comité Champagne pour une retraite méritée, il annonçait aussi une adaptation des pratiques culturales au réchauffement climatique et à ses accidents. « Dans vingt ans, le vignoble n’aura plus rien à voir avec celui d’aujourd’hui. »