Sylvie Herbin a perdu son fils il y a quatre ans presque jour pour jour. Maxime était ingénieur, il avait 25 ans. Il participait à une de ces soirées psychédéliques où la consommation de la drogue est loin d’être un tabou. C’était à Boves, dans la région d’Amiens. Maxime n’était pas coutumier de ce genre de manifestation. Encouragé par ses copains d’un soir, il a pris une goutte de NBMOe, une nouvelle drogue dite psychédélique mais surtout dangereuse. Cette première expérience lui a donc été fatale : il s’est mis à errer d’un podium à l’autre pour finir sur les rails de chemin de fer tout proches. Peut-être a-t-il voulu arrêter le train qui l’avait conduit jusque là, pour retourner chez lui ? Le choc de la locomotive qui arrivait l’a tué sur le coup. Personne, en tous cas n’a pu, ou voulu, empêcher sa déshérence fatale. Et pour cause : la jauge des participants était largement dépassée ce soir là et les services de sécurité mis en place par ADN (Art et Distorsion Numérique), société organisatrice, étaient débordés, malgré un ticket d’entrée à 20 Euros.
Lassée d’attendre les suites judiciaires de la plainte qu’elle a déposée avec son mari pour homicide involontaire , Sylvie Herbin s’est adressée à Brigitte Macron il y a tout juste un an, en souhaitant notamment que « les organismes publics chargés de la culture et de la jeunesse en France et en Europe clarifient leur position à l’égard de ce qui est présenté comme de nouvelles formes d’expressions artistiques sous le prétexte desquelles sont diffusées des drogues. »
Il suffisait donc d’être patient. La réponse de Brigitte Macron vient de lui parvenir. Elle est encourageante. Elle se dit sensible à la démarche de Sylvie Herbin au point de la signaler à la Garde des Sceaux Nicole Belloubet ainsi qu’au président de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives (MIDELCA). La suite est impatiemment attendue à Reims, chez les Herbin, et dans de trop nombreux foyers endeuillés par ces fêtes qui leur ont volé un enfant, sans que rien ne change.
Lire par ailleurs : « CONTRE LES FÊTES QUI TUENT » « SOIRÉES PSYCHEDELIIQUES ET MORTELLES »