Le fonctionnement de Xavier Gougelet est simple : “Il rencontre une personne, ça se passe mal, il y a séparation explique l’avocat de la partie civile. Et à partir de là, poursuit Ahmed Harir, il s’inscrit dans un processus de destruction qui peut durer trois ans. Il pourrit la fille, il lui fait subir les pires outrages”. Mais ce n’est pas tout : il diffuse son numéro de téléphone sous un faux profil sur un site de rencontre pour la faire passer pour une prostituée.
Deux femmes ont vécu ce cauchemar avant Emilie Laillier. Elle a quitté Xavier Gougelet. Elle a pu refaire sa vie avec Mickaël Labonne dont elle a eu deux enfants. Ils ont fuit Sedan pour s’installer à Lumes, tenter de vivre dans la sérénité en oubliant cette épée de Damoclès : la violence redoutable de l’homme qui l’avait déjà tant fait souffrir.
TUER LA FEMME ET LES ENFANTS
Il avait déjà été condamné à de la prison ferme pour des violences conjugales contre Émilie Laillier. Il était prêt à tout pour se venger, pour anéantir ce qu’elle avait reconstruit. Dans la tête de Xavier Gougelet, la nouvelle vie de la jeune femme était un adultère, il fallait qu’elle paie. Le projet est mûri jusque dans les moindres détails. Ce matin d’Avril 2016, il s’est donc réveillé tôt, rappelle l’avocat général, pour aller acheter 2 couteaux, un poignard de chasse, un marteau, un sécateur, une scie … et du scotch pour bâillonner les enfants. Il a chaussé ses rangers comme s’il partait à la guerre, parce que c’était sa guerre.” Mais quand il est arrivé dans la maison de Lumes, Mickael Labonne a fait barrage pour protéger sa famille. Les deux enfants dans les bras, Emilie Lailier s’est réfugiée chez un voisin. «Tout ce qu’on pensait inimaginable sur une scène de crime est devenu possible »
TORTURE ET BARBARIE
Le sécateur pour couper un doigt, la scie pour attaquer la jambe…Selon le magistrat, ce qu’a subi Mickaël Labonne à ce moment là s’apparente à des actes de torture et de barbarie. Xavier Gougelet a fait appel de sa première condamnation à perpétuité parce qu’il refusait d’assumer la tentative d’assassinat sur les enfants. Pour Maître Ludivine Braconnier qui le défend, rien ne prouve qu’il voulait les tuer. Mais un peu plus tôt l’avocat général s’était dit persuadé du contraire. Ses réquisitions préconisent la perpétuité sans période de sûreté . Elle aurait permis à l’accusé de retrouver la liberté d’ici une dizaine d’années. « Parce qu‘il faut permettre à un frère humain de se socialiser« . Le jury a opté pour une peine de 30 ans de réclusion criminelle, contraignant Xavier Gougelet à passer au moins vingt ans derrière les barreaux. La condamnation est assortie d’une obligation de suivi après sa libération, pendant dix années.
