Adnan El Bakri a quitté son Liban natal à 17 ans pour venir faire sa médecine en France . Il est actuellement interne en urologie à Reims et chercheur. A la faveur de ses travaux il a trés vite compris que la numérisation des données médicales était indispensable aux progrès de la recherche. Homme d’affaire autant que medecin, il vient de lancer officiellement un Passeport Vital porté par la start up Innovsanté qu’il dirige, avec l’ambition de générer un big data scientifique. Mark Zuckerberg n’a qu’à bien se tenir !
Comment se faire soigner au cours d’un déplacement à Montpellier quand le traitement de votre cancer est pris en charge à Reims ? C’est une véritable galère, autant pour les malades que pour les médecins. Comment le chercheur peut il travailler sur de statistiques à grande échelle quand la plupart des données médicales, toujours sur fichiers papier, ne sont pas numérisées ? C’est parce qu’il a été confronté à ces difficultés qu’Adnan el Bakri a eu l’idée d’une carte à puce régulièrement chargée, avec l’accord du patient, de toutes les informations médicales qui le concernent, de l’imagerie au bilan sanguin en passant par le diagnostic.
BOUDÉ PAR LA SÉCU
Le plus simple aurait été évidemment d’utiliser la carte Vitale. Mais la Sécurité Sociale est toujours empêtrée dans la mise en place d’un Dossier Médical Partagé pourtant décrété en 2004. L’application du DMP est régulièrement reportée en raison de difficultés qui touchent essentiellement à la confidentialité des données médicales. Le projet a déja coûté un milliard d’euros et il est politiquement difficile d’y renoncer. Les avances du medecin rémois auprés des Caisses d’Assurance Maladie sont ainsi restées vaines. « J’étais naïf . L’Etat n’a pas voulu travailler avec moi mais ce n’est pas ce qui me fera renoncer ». Et c’est ainsi qu’Adnan el Bakri a crée la start up « Innovsanté ». » Je pense que le DMP n’aboutira jamais, mais même si c’était le cas, il n’a pas notre objectif. Il ne rivalisera pas avec notre Passeport Vital. »
UNE SART’UP QUI VOIT GRAND
« Aujourd’hui, chaque hôpital a un sytème informatique différend. On est dans l’impossiblilité de monter un big data scientifique qui permettrait de faire de la médecine préventive, prédictive,participative et personnalisée » dit le médecin rémois.Sans parler des coûts suppplémentaires générés par ce cloisonnement. L’interconnection des données de santé nationale qui permettrait de faire une recherche efficace n’existe pas. « C’est pourquoi notre système s’organise à partir du patient, un logiciel patient qui se connecte à son parcours de soin de A à Z pour contextualiser les données. » Cette carte, baptiséeé carte Vitale 2.0 par la presse, est équipée d’un QR code et rien ne peut commencer tant que le malade n’en est pas équipé. Elle sera disponible dés le mois de Juin pour un montant de 2 euros.Tout part de là avec une phase pilote obligatoire sur un panel de 3000 rémois qui auront la main mise, à partir de leur smartphone, sur toutes leurs données médicales. Elles resteront confidentielles grâce à un système de vérouillage infaillible, c’est ce qu’affirme le startuper. Champion du marketing digital, et du marketing tout court, Adnan el Bacri a déja remporté le prix de la meilleure start up parmi 1600 dossier européens, et le Prix National Innovact. Et ce nest qu’un début. Le jeune patron d’Innovsanté explique qu’il lui vient un millier d’idée à la seconde et que son projet est evidemment promis a un developpement planetaire. Ébouriffant !