Le corps ensanglanté de Fabienne Leroy a été découvert le 4 Août 1988 sur le camp militaire de Mourmelon le Grand, au lieu dit la “Ferme Saint-Hilaire.” Ce crime mystérieux est resté inexpliqué jusqu’aux révélations de Monique Olivier en Juin 2004. Les parents de cette étudiante en biologie de 20 ans espéraient que les débats feraient toute la lumière sur les circonstances de la mort de leur fille.
Ils sont serrés l’un contre l’autre. Jean Pierre Leroy a posé son bras sur l’épaule de Colette. Ils sont à la barre pour parler de leur fille Fabienne, la moins fragile de leurs jumelles. “En Côte d’Ivoire où elles sont nées, les jumeaux sont des portes bonheur” dit Colette. Et les photos de Fabienne apparaissent à l’écran : des sourires, tant de sourires. Et dans la salle, les larmes de Jean Pierre. “ On ne pouvait pas prévoir qu’elle allait rencontrer ce couple maudit. Michel Fourniret, vous n’avez pas les qualités de cœur d’un ardennais. Pour vous le cœur est un organe qu’il faut empêcher de battre.Vous réclamez un huis clos, mais au moment de la reconstitution de la mort de Fabienne, vous étiez dans les conditions d’un huis clos, et vous n’avez pas voulu parler.” “Vous aviez un enfant dans le ventre, dit Colette à Monique Olivier, un bébé qui bougeait. Comment avez vous pu ? “ “Michel Fourniret, j’ai honte pour vous,” ponctue la sœur de Fabienne. Alors il se lève pour dire des mots qui passeront à la postérité, il en est convaincu. Il va parler, donc. Il parle. “On ne demande pas pardon pour ce qui est impardonnable,” et il enchaine : il veut un huis clos pour corriger toutes les erreurs de l’ordonnance de mise en accusation, “un torchon.” Il remonte toute la procédure, ses lettres, ce qu’il demandait qu’on ne lui a pas accordé…tandis que dans la salle, les gorges sont encore nouées par l’émotion et la douleur des Leroy.
A Suivre : 8. FABIENNE LEROY
