Michel Fourniret et Monique Olivier ont appris à se connaître en s’écrivant. Il était alors détenu à Fleury Mérogis après une condamnation pour plusieurs viols aux Assises de l’Essonne. Pour les enquêteurs belges qui les ont découvertes, ces centaines de lettres ont été la révélation aussi riche que glaçante des pensées intimes des accusés. Alors que Michel Fourniret s’obstinait à garder le silence, elles ont bien sûr abondamment nourri les débats du procès de Charleville.
“La lecture de ces courriers est vraiment pénible à entendre, c’est vraiment affreux.” Monique Olivier commente, très sobrement , la synthèse des quelques 750 page de sa correspondance avec Michel Fourniret. Rien ne manque à la présentation qu’en font les enquêteurs belges. Et surtout pas le fameux pacte qui lie le couple : Il est obsédé par la quête de la virginité. “Cette satanée membrane je la veux,” écrit-il. Il lui confie qu’il a subi des attouchements incestueux quand il avait 5 ans. Le traumatisme de l’enfant justifierait la recherche obsessionnelle de l’adulte. Elle promet de lui fournir des vierges, il s’engage à supprimer son premier mari qui lui aurait infligé des sévices. Elle est “sa mésange”, il est “son Shere Kahn” comme dans le Livre de la Jungle, “son fauve.” “Mais j’aurais pu l’appeler Alf l’extra terrestre,” commente Monique Olivier devant la Cour abasourdie. Elle veut convaincre les jurés qu’elle n’a jamais cru à ce qu’elle écrivait. “Un mois avant sa sortie vous lui avez donné toutes les indications utiles pour qu’il tue votre ex mari, rappelle le Président ? Oui, mais il n’est pas mort ! Et quelques semaines après la sortie de prison de Michel Fourniret vous avez accompli l’acte rituel de votre pacte satanique avec l’enlèvement, le viol et le meurtre d’Isabelle Laville ?” Après un très long silence… “ Je n’ai rien à dire.”