Après plusieurs semaines de débat devant la Cour d’Assises des Ardennes, les jurés ont pu cerner les personnalités terrifiantes des Fourniret. Les rapports d’expertises achèveront de forger leur conviction, en particulier sur ce qui a pu cimenter ce couple pendant 17 ans.
Une femme sous influence, c’est bien l’image que Monique Olivier veut donner depuis le début de l’audience. Selon les évaluations, son QI oscille entre un niveau moyen -à 95- jusqu’à 131, ce qui révèle une intelligence supérieure. Elle aurait donc fait semblant d’être idiote pour tromper les experts ? Mais alors pourquoi aurait-elle brusquement débridé son intelligence sur un autre test demande son avocat ? Monique Olivier ne répondra pas. Elle est pour les uns une épouse dominée, accrochée à sa bouée de sauvetage, ce Michel Fourniret dont elle aurait peur. “Mais quand même capable de manifester une forte personnalité rappelle l’avocat général. Il a fallu 120 interrogatoires sur une année avant qu’elle n’avoue”. Pour la plupart des experts l’emprise des deux accusés est réciproque et la mégalomanie de Michel Fourniret fait l’unanimité de tous. “Monique Olivier n’est pas soumise à son mari qui est lui même trompé par sa soif de puissance précise un psychologue. Il cherche en permanence à s’épater lui même. Il décrit Monique Olivier comme il voudrait qu’elle soit, mais elle ne lui est pas soumise. Elle est plutôt la facilitatrice de ses crimes. Elle lui a délivré un permis de tuer et c’est la dynamique du couple qui génère le crime. Entre eux le pacte est éternel, car elle est impliquée plus gravement qu’elle ne le dit.” L’expert a la certitude qu’elle n’en dit pas davantage pour ne pas se compromettre. “C’est bien la présence de Monique Olivier qui a permis l’impunité de Michel Fourniret et l’absence de souffrance de l’épouse dans cette criminalité n’est pas très éloignée du plaisir.” Elle est capable de contrôler, de s’opposer, de s’affirmer dit encore un psychiatre. Commentaire de l’intéressée : “on ne peut pas juger du caractère d’une personne en une heure d’expertise.”