Jeanne Marie était une jeune fille portée par la foi. Elle avait 22 ans mais elle en paraissait 16. Son innocence n’a pas résisté au machiavélisme des accusés. Le récit de ses dernières heures n’en est que plus poignant.
“Elle ressemblaient à la vierge Marie.” Michel Fourniret l’a dit aux enquêteurs qui l’ont entendu sur le meurtre de Jeanne-Marie. « Et c’est parce qu’elle ressemblait à la vierge que vous l’avez tuée? » demande l’avocat de la famille, Didier Seban. Michel Fourniret ne répond pas, et cette fois encore, c’est par les pièces du dossier que les jurés seront informés. Le repérage de l’étudiante qui prenait le train régulièrement pour rentrer chez ses parents à Béthune depuis la gare de Charleville Mézière. Le coup de fil de Monique Olivier, sous le faux nom de Jadot, au couvent des Bernardines où elle réside. Les liens tissés autour d’une fois religieuse prétendument partagée. La promenade à Bouillon, le déjeuner à trois, pour finir de la mettre en confiance. “Quelques heures bien agréables” comme a pu les décrire Monique Olivier pendant ses auditions. Et l’arrivée de Jeanne Marie dans la petite maison de Floing. À cet instant, Monique Olivier sait déjà que la jeune fille sera violée puis tuée. Mais la jeune fille se débat, elle hurle, elle casse un carreau. Il faut la bâillonner pour ne pas alerter les voisins. Monique Olivier s’en est chargée. C’est ce qui lui vaut de comparaître comme co auteur du meurtre. Mais à l’audience elle le nie. “Je n’ai pas pu le faire”. Et Michel Fourniret se tait toujours. On s’en tiendra donc au rapport des policiers de Dinan : il a dit avoir étranglé sa proie si fort qu’il a vu perler des gouttes de sang au coin de ses yeux. Les médecins diront que c’est impossible, mais le personnage n’en est que plus terrifiant.
Dans la salle, un vieil homme épuisé, le père de Jeanne-Marie, vient heureusement de s’assoupir.